• CR 02 2024

    Sortie club du samedi 17 février du groupe 2

     


    J’arrive quelques minutes avant le départ dans la zone du starting bloc. Beaucoup d’hésitation pour sortir au vu de la météo peu clémente, un plafond bien bas, le vent du Nord, je tourne la tête vers nos massifs du Vercors, de la Chartreuse, de la Belledonne, les massifs sont dans la grisaille et loin devant en direction de Tullins un ciel bien menaçant qui tourne vers la couleur noire au lieu du bleu azur. Pas réconfortant tout cela, et c’est en direction de Tullins que l’on doit s’élancer.

    Sacré météo, elle est bien capricieuse depuis plusieurs semaines et nous empêche de pratiquer nos activités.

    Comme l’a dit Mathieu tous les sociétaires du club se sont donnés rendez-vous sur le parking près du local vélo pour le départ. Vite fait, je fais le tour des présents pour une poignée de mains sans en compter le nombre et j’en profite pour papoter avec ceux que je n’avais pas vu depuis bien longtemps. Et oui c’est la reprise et nous sommes qu’à la deuxièmesortie de l’année, c’est un peu les retrouvailles pour tout le monde et les nouveaux inscrits.

     Il est vite 9h30, c’est l’heure du départ, comme d’habitude les sociétaires du club se scindent en deux groupes pour faire soit, le grand parcours prévu au calendrier 129 kms pour 1230 m de dénivelé et le second pour faire le petit parcours de 88kms pour 670m de dénivelé. Il n’y a pas photo le groupe 2 est majoritaire. Est-ce la météo capricieuse qui a fait la balance pour le petit parcours ?

    Tout le monde s’élance en vrac comme des sauvages en direction de la voie verte en direction de Tullins.

    Très rapidement dès les premières roues sur la piste, le vent du Nord nous fait savoir qu’il est bien présent, chacun essaye de se protéger comme il le peut. A peine commencé, une bruine nous caresse le visage, la sortie vélo commence bien : le vent et la pluie Est-ce que l’on ira jusqu’au bout ou à Tullins on fera demi-tour?. Ceux qui sont devant commencent à faire chauffer les watts, 25 /27 km/h sans phase d’échauffement. Je n’aime pas du tout et pas sûr que j’arrive au bout de la piste sans être dans le rouge, moi qui suis un diesel et qui a besoin d’y aller progressivement.

     Au bout de plusieurs kilomètres bien à l’abri du vent en queue de peloton, Robert arrive à ma hauteur et me signale que mon pneu arrière est bien dégonflé. Oui Robert, j’ai bien l’impression que j’ai une crevaison lente, je vais m’arrêter. Je lui dit de ne pas se soucier pour moi et de prévenir ceux qui sont devant de ne pas m’attendre, je les rattraperai sur la piste.

     1 er arrêt dans le froid, contrôle du pneu, il semble ne pas avoir la bonne pression mais bon cela ne m’empêche pas de rouler à bonne allure, on va voir comment il se comporte sur plusieurs kilomètres. Me voila repartit à chasse patate pour rejoindre le groupe 2 mais seul à combattre le vent et la pluie on s’épuise très rapidement, je préfère lever le pied et la météo est de plus en plus menaçante pas sûr que j’aille jusqu’au bout. Un peu plus tard André Soler arrive à ma hauteur à son tour il m’interpelle (Hé René ton pneu arrière est dégonflé). J’arrive à hauteur des tables de picnic sur la piste et cette fois-ci c’est le 2 eme arrêt.

      
    André s’arrête aussi il est accompagné de son neveu et vont en direction de Vinay on tape un peu la discute, Il me donne un coup de main pour gonfler le pneu. Dans le froid j’ai la flemme de tout sortir le matériel et démonter le pneu, probablement une crevaison lente, car depuis que je roule je devrai être complètement à plat depuis bien longtemps.

    Soyons fou, le rêve est permis je vais bien à un moment retrouver tout le monde. Que nenni il n’y a plus personne au bout de la piste, pas grave j’ai le parcours sur le gps, se sera le compte rendu du groupe 2 en solo.

    J’attaque la route du col de Parménie dans un brouillard à couper au couteau. La montée de Parménie est classée en 2 eme catégorie, à un moment j’aperçois en sens inverse Jean-Luc et François qui descendent. Le sourire me revient, le reste du groupe doit être arrivé au col en attente des retardataires. Je regarde sur mon gps dans le groupe Track et j’aperçois la position de Pascal à 2 kms.

    A mon tour d’arriver au col de Parménie dans le brouillard complet, je suis seul il ne fait pas bien chaud. Je recharge vite fait les batteries en piochant noisettes, amandes, pâte de fruit dans ma sacoche et je remonte jusqu’aux oreilles le tour du cou. J’allume les antibrouillards et je m’élance seul en direction de Izeaux puis Beaucroissant et Rives. Rien à l’horizon, bizarre depuis que j’appuie sur les pédales je devrai les apercevoir en ligne de mire.

    La météo a complètement changé depuis la traversée de Izeaux, l’impression d’avoir fait un bon de géant de LILLE à MARSEILLE.

    C ‘est tout de même plus agréable de rouler au sec sans brouillard et sans vent.

    Je consulte de nouveau le groupe Track et surprise mon seul abonné Pascal se trouve cette fois-ci à 29 kms. ce n’est pas possible le groupe 2 à dû faire un autre parcours que celui prévu.

    Je vais donc faire le tour en solo enfin depuis un bon moment je suis en solo. A Rives direction le Rivier d’Apprieu puis la montée du petit bois la deuxième ascension du parcours jusqu’à l’approche de Charavines. La route de la Ravignhouse est bien humide, prudence aux risques des glissades, allez le dernier coup de cul sur 300 m en direction de la Murette puis à droite direction St Blaise de Buis.

     J’apprécie la dernière partie du parcours pour rejoindre Saint Blaise de Buis, Charnècles, Moirans où je traverse à travers de petites routes loin des agglomérations de nombreuses maisons isolées fermes et champs agricoles.

    J’approche bientôt de la civilisation en traversant Centre’Alp pour aller rejoindre la piste, finalement ma crevaison lente à bien tenue durant les 88 kms et les 672 m de dénivelé effectués.

    Tant qu’aux autres sociétaires du groupe 2 je n’ai aucune idée du parcours qu’ils ont emprunté et ce qu’il s’est passé.

    René

     

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    CR Sortie du 17/02/2024 – Groupe 1 / Grand parcours

     


    On nous avait annoncé le déluge le samedi précédent. Pas de sortie club, beaucoup de sociétaires sur leur home-trainer et a posteriori une météo qui s’était avérée assez clémente pour rouler : la situation n’est pas inédite et constitue un des irritants les plus classiques du cyclo lambda.

    Aujourd’hui, aucun souci : tous les sites météo nous annoncent un temps plutôt doux, un ciel nuageux sans pluie, avec tout de même un bon vent du nord. Des éclaircies sont même envisageables sur la fin du parcours. Chouette !

    L’affluence au Vieux-Melchior est plus que correcte, sans faire le décompte il y a probablement une vingtaine de sociétaires. Les groupes s’organisent : celui de Vito, qui fera le petit parcours de 88km, part le premier, il est le plus imposant (le groupe, pas Vito !). Ensuite le groupe 2, dans le sillage du métronome Jean-Paul, et nous décollons les derniers. Le groupe 1 sera constitué aujourd’hui de Pascal, Dominique, Laurent, ainsi que des inséparables Bruno et François, et mézigue.

    Je ne sais pas si le vent de face y est pour quelque chose, toujours est-il que ça roule groupé un bon moment, les groupes de niveau mixés, ce qui permet de papoter un peu et profiter de rouler avec les copains que l’on côtoie plus aux réunions ou aux casse-croûte du club que sur la bicyclette. Un peu après Voreppe, je remonte la file pour ne pas laisser Jean-Paul et Laurent L seuls à bouffer du vent. Didier R, qui nous a rejoint en cours de route, se porte à ma hauteur. Il prend un relais un peu plus appuyé, Bruno surgit pour boucher le trou, et la mécanique implacable se déclenche. Nous finissons donc à 35km/h à St Quentin, avec le Raph dans les roues qui se marre. Les autres groupes arrivent et nous nous lançons à sept, avec Didier.

    J’avais commencé mon récit en parlant météo. Vous m’avez vu arriver : alors que nous sommes partis au sec à Sassenage, il n’a pas fallu longtemps pour trouver l’humidité, sous forme d’une bruine certes légère mais suffisante pour mouiller la chaussée. Et à l’approche de Tullins, le fameux plafond nuageux se révèle des plus bas : la colline de Parménie est engoncée dans un épais matelas gris qui ne permet pas d’en révéler le sommet. Le grand parcours nous emmène bien au-delà, loin au nord dans les Terres Froides : la perspective n’est guère réjouissante.

    Pour le moment, c’est la première difficulté du jour qui s’annonce, la plus longue mais aussi la plus familière : le Col de Parménie se monte à un bon train régulier (18 minutes d’ascension) assuré par Laurent, que nous accompagnons groupés avec Bruno et François. A deux kilomètres du sommet nous entrons dans le plafond nuageux. Au col, Dominique arrive juste en suivant, et le diesel Pascal une minute plus tard. Nous nous alimentons en attendant Didier. D’autres cyclos suivent, dont Jean-Luc qui était avec le groupe 2 et a visiblement fait une sacrée montée. Il nous indique qu’il n’ira pas plus loin et envisage le retour. François, qui veut rentrer tôt, l’accompagne. Nous repartons à six dans des conditions difficiles : vent, brouillard et le froid qui s’invite avec l’humidité. Arrivés à Izeaux, nous repassons sous le plafond nuageux, mais ce n’est que partie remise. S’en suit la partie que je redoute le plus, la longue traversée de la Bièvre plein nord pour rejoindre Le Grand-Lemps. Déjà interminable par beau temps, la longue ligne droite plantée au milieu des champs semble ne pas avoir de fin : outre le vent de face que l’on sent bien désormais, l’impression d’être écrasés par une masse grise et humide qui nous enveloppe rend l’expérience assez peu réjouissante. Nous prenons des relais, néanmoins c’est un peu difficile pour Didier qui décroche. Nous l’attendons à l’entrée du Grand-Lemps, il abdique et repart par Colombe. Nous voici donc à cinq pour finir le parcours, dont il reste encore plus des deux tiers devant nous. Nous poursuivons plein nord une route semée de faux-plats montants qui nous amène assez rapidement à replonger dans la masse nuageuse. On ne distingue plus rien des paysages, et avançons seulement guidés par les indications des GPS. C’est lorsque la route redescend à nouveau que nous retrouvons un semblant de visibilité. Quelques traversées de village viennent vaguement nous resituer dans l’espace géographique, mais c’est visiblement une terra incognita pour la plupart d’entre nous : Bizonnes, Belmont, Biol. A la sortie de cette dernière bourgade, nous passons devant l’attractivité touristique du coin (le nid de cigognes qui ont choisi de s’y installer à demeure)

    Cpte rendu février2024

    puis traversons un petit pont enjambant l’A48 chargée de vacanciers affluant dans nos montagnes. Quelques encablures plus loin nous arrivons à Doissin et a priori la route va se cabrer de nouveau, et bien plus méchamment : un premier coup de cul pour contourner l’église avec du 15%, puis un bon kilomètre à 6-7% qui remonte un petit vallon boisé pour retrouver un plateau plus dégagé. Lors de la petite pause ravito qui s’ensuit, un bruit de fuite d’air prononcée provient du pneu avant de Pascal. La magie du tubeless opère et avant même d’avoir localisé le perçage, celui-ci s’est auto-reparé. Ouf !

    La sensation de rouler au milieu de nulle part s’accentue dans les kilomètres qui suivent. Nous roulons hors du brouillard, sur des routes globalement sèches, mais dans un paysage de prés, de landes et de petites fermes disséminées sur un grand plateau qui semble à l’écart de toute les voies de communication. La route amorce ensuite une longue descente, et quelques panneaux directionnelles permettent de nous resituer dans l’espace. Nous glissons dans le fond de la vallée de la Bourbre, et remontons l’autre versant par une section bien pentue qui traverse St Ondras. Après un replat, la route se cabre à nouveau pour gagner la crête sommitale à hauteur des Trois Chênes : cette bosse est piégeuse car elle se décompose en deux murs dont l’enchaînement fait la difficulté : dans le premier, Dominique lâche les chevaux et monte assis en dégageant une puissance impressionnante. Il cale un peu sur la fin et j’embraie sur le deuxième mur avec encore du jus. Laurent et Bruno sont sur mes talons au sommet. Dominique suit derrière puis Pascal, toujours bluffant : il donne l’impression de caler au pied des bosses mais les monte finalement à bon train, de manière régulière et n’est jamais bien loin.

    Nous entamons la descente rapide vers Paladru, toutefois le parcours nous fait bifurquer à droite et remonter en pleine pente par un nouveau mur aux pourcentages effrayants. Bienvenue au pays de Marithé et ses célèbres raidards. Les cuisses chauffent avec ces enchaînements qui sollicitent le lactique.

    Quelques virages plus bas, la vue se dégage sur le lac de Paladru, qui a des allures de Loch Ness avec ses eaux anthracites et ce plafond gris qui enveloppe ses rives.

    Nous retrouvons le village de Paladru et des routes plus habituelles. Le lac est remonté par la rive Sud, sa voie cyclable piégeuse et sa petite bosse finale avant la plongée sur Charavines. Le parcours nous fait emprunter la petite route du Chatelard pour le retour. Pascal nous explique à plusieurs reprises qu’on va retrouver le soleil en arrivant, mais le panorama sur la cluse de Voreppe laisse plutôt entrevoir des nuages et même de la pluie vers le Bec de l’Echaillon…néanmoins la descente nous fait éloigner du plafond nuageux, les routes sont sèches et la température remonte. Nous traversons Moirans, Centralp et retrouvons la digue, avec cette fois le vent dans le dos, mais aussi l’apparition d’une petite bruine, peu intense mais suffisante pour mouiller le sol.

    Arrivés au pont de Veurey, j’entends un « ben vous voyez !!! » sorti du fond de cœur par le Président. En effet, pendant au moins 15 secondes, le soleil fait une apparition furtive au-dessus de la Dent du Loup. C’est le premier principe du management : le chef a toujours raison. Pour ceux qui ne connaissent pas le deuxième principe, le voici : dans le cas où le chef a tort, se référer au premier principe.

    La sortie se finit à bon train jusqu’à Noyarey où nous quittons Dominique, puis à St Egrève ou Laurent bifurque pour remonter dans sa Chartreuse, et nous finissons tranquillou vent dans le dos jusqu’à Sassenage.

    Cette sortie restera dans les annales : le parcours dans les Terres Froides avec une telle météo a permis de vivre une expérience assez particulière. C’est dans ces circonstances que l’on apprécie encore plus de rouler en bonne compagnie.

    Matthieu

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    Sortie USSCT – 03/02/2024 – Grand parcours, Groupe 1

    Caler la soirée galettes des rois le jour de la Chandeleur pourrait paraître une incongruité. On retiendra surtout que c’était une sacrée bonne idée de réunir les troupes la veille de la reprise, pour des retrouvailles chaleureuses après une parenthèse hivernale moins propice aux sorties collectives. Il y avait donc de grands sourires à l’Ovalie, sous un soleil radieux et une température plus clémente qu’annoncée. Arrivant avec à peine quelques minutes d’avance, je rejoins un groupe déjà copieux sans avoir le temps de faire le tour. Les salutations se feront en route.

    Philippe, flanqué de rouge et jaune, a tenu son objectif : malgré ses déboires physiques, il est bien au rendez-vous ! Il organise la photo de groupe, puis donne le signe du départ

    Cpte rendu février2024

    Désolé pour l'ombre, très mauvais choix de positionnement

    . Je papote avec Seb en laissant la troupe se mettre en mouvement et nous partons bons derniers. A l’entrée sur la digue, Philippe fait les comptes. J’entends « 21 » à mon passage. Je n’ai aucune idée de la répartition des groupes, et du choix des parcours, entre le petit qui semble idéal pour une reprise en douceur (boucle jusqu’à Poliénas sans dénivelé), et le grand qui dépasse les 100km et les 1000m de D+.

    Pour le moment, un gros peloton s’ébroue sur la piste, comme si celle-ci avait été privatisée par le club pour l’occasion.

    Déjà loin devant, un petit groupe s’est déjà fait la malle et il est temps de remonter la file avec Seb. Une fois extirpés du premier contingent, nous devons appuyer un peu sur les pédales pour refaire le trou, qui est bouché vers le pont-barrage. Nous sommes accueillis par un « ah ben c’est pas trop tôt ! » du président Pascal. Il est flanqué de Véronique et Laurent, et d’un nouveau affublé d’une jolie tenue Jumbo-Visma. Cela fait un petit groupe 1, mais c’était attendu : entre les blessés convalescents (on pense à nos deux camarades victimes de chutes récentes) et ceux qui avaient d’autres projets en tête, on connaissait déjà dès la veille, à peu de choses près, la composition. Je rejoins Laurent en tête de file et nous mettons le régulateur de vitesse pour avaler la longue transition jusqu’à St Gervais à bonne allure, sans à-coups. Derrière ça discute, c’est un bon indicateur d’un réglage adapté de la vitesse de croisière.

    Petite pause au bout de la piste. Il est temps de faire les présentations avec le nouveau, qui se prénomme Yannick. Il a tenu le rythme mais n’est visiblement pas habitué à tenir une allure de 31/32 km/h sur le plat et semble déjà entamé. Cela génère un peu d’inquiétude pour la suite du programme.

    Effectivement, la petite remontée jusqu’au pont de l’autoroute le met tout de suite en difficulté. Véro nous propose de l’accompagner et nous donne le bon de sortie. Nous convenons de nous retrouver à Vinay.

    J’apprécie toujours ce passage où la vue sur le Vercors se dégage, rompant avec la monotonie des longs kilomètres de piste. Nous traversons Vinay et entamons avec Seb la remontée vers Serre-Nerpol, derrière Laurent et Pascal semblent s’arrêter pour attendre Véro et Yannick. Nous stoppons un peu plus haut. Tout le monde se rejoint et Véro propose de continuer par la route principale pour rejoindre le Col de Toutes Aures, tandis que nous emprunterons le parcours officiel qui nous y emmène également, par des voies détournées.

    Nous voilà donc à quatre pour la suite. Seb prend les devants et imprime un bon tempo sur les longs faux plats qui nous enfoncent dans les reliefs des Chambarans. Peu avant Serre-Nerpol, nous plongeons par une toute petite route à gauche (le chemin de la Pichonnière). La bande de bitume traverse un petit pont puis se braque pour remonter le flanc d’une combe encaissée. Je vois Seb et Laurent s’envoler avec leur coup de pédale aérien de grimpeurs, tandis que je cherche à trouver mon rythme. Dès le pied, Pascal passe en mode diesel et je ne m’inquiète pas pour lui, il ne sera pas bien loin derrière en haut. La montée continue de serpenter dans les sous-bois, je retrouve un second souffle et je rejoins les deux protagonistes peu avant la sortie du bois sur la croupe ensoleillée où se nichent quelques corps de ferme. Nous retrouvons la route secondaire à flanc de coteau et il faut encore gravir quelques pentes avant d’atteindre un petit col sur la crête séparant le vallon de Serre-Nerpol de celui de Chasselay. Au détour d’un virage, nous voyons les nuages denses accrochés sur la ligne de sommets à quelques kilomètres au nord. S’en suit une descente pentue et dangereuse sur les premiers hectomètres, qui nous ramènent à la route principale.. Nous la quittons aussitôt pour reprendre plein nord un chemin bitumé qui suit le fond d’une combe, qui remonte jusqu’au pied du col de Toutes Aures. Autant celui-ci, par sa voie principale, est très roulant et ne présente pas de difficulté, autant cette voie, plus directe, ne se laisse pas dompter facilement. Le premier kilomètre est plutôt régulier avec des pentes que je qualifierais de civilisées, mais la suite se corse sérieusement, avec des passages abrupts, des replats qui n’en sont pas vraiment, un revêtement qui ne rend pas. Nous prenons les devants avec Laurent, ça joue du dérailleur et nous soufflons comme des bœufs. La dernière rampe, quelques hectomètres avant de rejoindre la route principale quasiment au sommet du col, oblige à tout donner avec des pourcentages franchissant allègrement les 15%.

    Comme souvent, il fait froid au col. Comme nous le craignions, la brume est acccrochée à la ligne de crêtes et le petit vent froid habitué des lieux est fidèle au rendez-vous. Nous n’avons pas à attendre plus de cinq minutes pour voir arriver Véro et Yannick. Après conciliabule celle-ci décide d’effectuer le retour avec lui via La Forteresse et Chatain afin de limiter la distance et le dénivelé. De notre côté nous restons sur le parcours, avec en tête les recommandations de René sur les travaux à la sortie de Brion. Une fois redescendus sur le piémont septentrional du massif, il faut aussitôt entamer la remontée sur St Michel de St Geoirs, dont la première rampe est avalée à bon train. Plus loin, nous laissons à notre droite la route de La Forteresse pour redescendre à nouveau les pentes vers le nord, jusqu’au village de St Geoirs. Là, rebelote, il faut à nouveau entamer une ascension, un peu plus longue, qui nous emmène à Plan. Comme à chaque fois, on ne grimpe pas à l’économie. Seb bute un peu sur la fin des bosses, logique car pour lui c’est la reprise…nous en profitons avec Laurent car ce sera probablement la seule opportunité de l’année !

    A Plan, petite pause à côté de l’Eglise, où nous devisons sur le chemin qui nous fait face et qui mène au Camp de César (point culminant des Chambarans). A priori, les connaisseurs recommandent mais je ne sens pas un engouement féroce parmi nous pour aller finir de se brûler les cuisses dans ce truc !

    A la sortie de Plan, petite erreur d’aiguillage de Seb vite rattrapée, on rejoint Izeaux par cette jolie route qui zigzague au milieu des prés et des friches. Dans le village il faut passer un petit talus qui finit de réveiller les cuissots et à droite direction le Col de Parménie. Seb prend les devants mais c’est rapidement Laurent qui impose un rythme solide, je prends sa roue et nous terminons la montée dans cette configuration. Au Col c’est un défilé de cyclos. Nous croisons un sosie de Mathieu Van der Poel, maillot arc-en-ciel et Canyon Aeroroad blanc.

    Pascal et Seb dévalent la descente à bonne allure, avec Laurent nous privilégions un rythme plus pépère. Le souvenir de la chute de Thierry dans la descente de Chatain peut-être ?

    La traversée de Tullins a des airs de déjà-vu, avec le marché qui tire à sa fin.

    Pascal se met en mode tracteur et nous amène à 34km/h jusqu’au rond-point de l’autoroute. Arrivés sur la piste, Laurent organise le groupe et des relais fluides et efficaces se mettent en place. Le retour sur Sassenage est donc rapide, malgré un petit vent usant que l’on sent bien en tête de file.

    Après avoir quitté Laurent à hauteur du pont-barrage, nous retrouvons Yannick seul sur la piste. A priori il a son compte ! Nous nous regroupons à la sortie pour l’Ovalie. Il nous confirme en avoir bavé mais est fier d’avoir pu terminer cette sortie.

    Pour ma part j’ai apprécié un parcours au tracé exigeant et original, dans un secteur pourtant fréquemment sillonné. Et la compagnie d’un groupe sympathique et homogène, évidemment, contribue largement au plaisir.

    Matthieu